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Captive
CAPTIVE
Ou la Transcription d'un Cerveau Errant
Il est 23h00. Je devrais dormir. Je dois dormir. Mais je ne dors pas. Je ne suis pas calme et disposée au sommeil. Loin de là. Je sens mon esprit qui s'agite, mes sens qui se réveille. Je sens cet état d'exaltation qui arrive. ça fuse dans mon cerveau dans tout les sens. Mes doigts parcourent le clavier mais ne seront jamais assez rapide pour suivre ma pensée. Oui il y a des fautes des problèmes de conjugaison de syntaxe et de je ne sais quoi. Mais plus tard. Putain ! Plus tard ! Trace, écrit, écoute ce que ton cerveau te dicte le plus rapidement possible. Attrape des brides de ce qu'il t'annonce transcrit les en langage humanoïde car tu ne peux pas coller ces images qui s'enchaînent dans ton esprit sur ce fichu écran.
Avance bordel ! Tu es trop lente. Londres, sa banlieu, ses conservatoires de danse, son théâtre shakespearien. Tu as vu le temps qu'il t'a fallu pour écrire ce mot ?! Va plus vite mon Dieu. Et si on sortait ? Mais oui ! On pourrait aller prendre un verre sur les quais demander ça au premier mec pas trop moche qui passe. Se faire offrir des verres, se saoûler le plus possible et le laisser en plan, la bourse vide, mais pas la bonne. ça serait si drôle. Et si je confectionnais un tweed anglais pour Loupiotte avec un petit monocle ? Non, il faudrait que je me trouve une robe scotish avec un body blanc en dentelle et à manche longue à porter dessous Et je pourrais boire du thé ? Non, pas de tasse appropriée. Il me faudrait une tasse British or et bleu pour aller avec cette théière doctor who.
D'ailleurs quelle saison de merde la saison 8. Capaldi a beau faire de son mieux et la Clara être toute choupi, le scénar' n'avance pas, on s'ennuie. Oui, il faudrait que j'aille à Londres puis en Inde à Londres j'irais danser et en Inde j'apprendrais la fête de la couleur le culte de Vishnu et celui de Bouddha tout à la fois. Puis je partirais encore. Peut être l'australie ? Non c'est un pays où tous les êtres vivants là bas veulent ta mort. Quelque chose de moins dangereux. Et si j'allais m’exiler en corse ? Pas assez exotique ? Non, ce n'est pas pour cette raison. Le bateau peut être. Faire du bateau me fait mal maintenant.
Non en fait, je crois qu'il faudrait que je change de planète. Que je trouve refuge ailleurs sur une planète sans radio sans média, même sans youtube tient. Tant pis, je ferais des vidéos juste pour moi. Voir même je n'emmenerais pas mon ordinateur. Juste mes livres. Oui, je pourrais faire ça après tout. Et comme ça je n'aurais plus mal. Je n'aurais plus l'impression que tout me fait souffrir. Pourquoi l'être humain est-il si cruel ?! Faites vous du bien bordel ! Arrêtez d'emmerder les autres ! Foutez leur la paix. Pourquoi est ce qu'il ne pourrait pas croire en autre chose ?
J'aimerais qu'un raz-de-marée emporte tout sur son passage et que l'humanité reparte de zéro. J'aimerais qu'une nouvelle école apparaisse en plus de celle existante. Une école de projet ! Une école où tu viens pour un an, deux ans, trois/quatre/cinq/.../dix/.../quinze ans même si tu veux et tu apprends. Juste tu apprends le plus possible dans le domaine qui te plait et puis tu montes un projet qui restitue tout ça et hop ! Tu recommences !
Je voudrais pouvoir tourner des vidéos comme j'écris : en noir et blanc avec juste une couleur qui ressort. J'aimerais vivre ma vie en noire et blanc pour que les couleur me fasse moins mal pour que je sois moins atteinte par ce qui m'entoure.
Je voudrais monter un spectacle où l'on entrerait dans une grande déambulation plongée dans le noir. Avec des tissus en velours qui pendent aux murs, des pieds nus qui marche dans des aquariums avec des brochets dedans (c'est bien avec ces œufs de poissons qu'on fait du caviar ?), puis dans l'herbe fraîchement coupée et les petits morceaux d'herbe se colleraient à nos chevilles. ça sentirait bon. Il y aurait des sucettes pendues au plafond, des pommes, de grosses salades de fruits, des melons et des pastèques et pour une fois on écouterait son corps. On plongerait nos doigts dans le miel juste pour savoir quelle sensation ça fait. On embrasserait des bouches qui surgiraient de nulles part pour nous voler un baiser. Une voie inconnue surgirait pour nous faire écouter des poèmes.
Ecoutez !! Ecoutez ! C'est le vent qui se lève et qui hurle dans nos jupes qui s'envolent dans nos cravates qui se défont, dans nos cheveux qui s’emmêlent qu'il faut essayer de vivre ! Laissez moi essayer de vivre !!
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