• Brut !

     Nous sommes censés aimer de toutes nos forces avec tout notre courage et ainsi tout sera beau et bien et bon. Tout le monde le dit, même Cendrillon nous le crie. Même lorsque notre cœur et notre âme sont en peine nous sommes censés y croire quand même puisque le rêve d'une vie c'est l'amour. Mais va te faire foutre à sec avec du gravier frais, connasse ! Are you kidding me ? Tu ne vois donc pas les traces sur mes doigts ? Ces poignés disloqués, ce cœur rapiécé, cette langue tordue d'avoir trop embrassée ? Oui, j'aime ! Je n'ai fait que ça aimer. Et quoi qu'il arrive, quoi que cela m'en coût j'aime à fond sans jamais faire semblant sans jamais réussir à faire autrement. Et tu vois ce que j'en récolte ? Va mourir Cendrillon. Tout est tellement facile pour toi ! Tu croises le bon et paf ! c'est parti et tout marchera toujours comme sur des roulettes.

     

    Mais moi dans la vrai vie, en IRL, je fais quoi ? In Real Life, je fais comment ? Parce que tu te rends pas compte que ça fonctionne pas bien pour tout le monde ? Mon cœur est un putain de cachet effervescent qui change sans cesse de verre d'eau. Il part en morceau se décompose en particule et explose dans des milliers de bulles de gaz qui crève la surface de l'eau. Je colore un verre et puis quand on est fatigué, hop ! On récupère le reste de cachet et on le plonge dans un nouveau verre. J'ai envie de hurler mon besoin d'unité sans comprendre d'où vient le fait que je sois autant dispatchée. Quand est ce que cette sensation a commencé ? Impossible de le savoir. Je ne comprends plus ma propre histoire. Mon cerveau manque d'exploser. Un nouveau Xanax et puis tout va bien se passer.

     

    Je voudrais me tracer une raie au milieu du crâne à l'aide d'un immense couteau de boucher. Je voudrais m'ouvrir le crâne et en voir tout mes pensées s'échapper enfin libre d'agir comme bon leur semblerait. Si ça se trouve, elle reviendrait vers moi et me transpercerait en plein cœur. J'ai été tellement folle de croire que je pouvais te laisser quitter mon esprit en te laissant sortir de ma tête. Mais tu n'en sors pas ! Tu y restes accroché, tu tiens bon et quoi que je fasse tu es toujours là. Je voudrais couper les crochets qui te raccroche moi, mais je ne sais plus par quoi commencer ? Ceux de mon cœur, ceux de ma cervelle, ceux de mes nerfs, ceux de mes réflexes ? Ceux ancré dans ma chair, ce filtre que tu as ajouté à mes yeux ? Cette volonté que j'ai de toujours vouloir comprendre, expliquer, traduire, corriger ? Par quoi je dois commencer ? Par mourir ! Mourir et puis renaître comme un phénix qui repartirais de zéro, comme si on pouvait réinitialiser la vie. S'il y a un Dieu, une Déesse, une entité mystique qui là haut nous surveille, pitié laissez moi recommencer et ôtez moi la fonction aimer.

     

    Seigneur je deviens folle ! Si je n'aime plus, comment pourrais je créer ? Comment atteindre cette état de jouissance profonde et muette que l'on a devant certains tableaux ? Je voudrais tellement pouvoir cesser de souffrir mais cela impliquerait de ne plus aimer, de ne plus ressentir hors c'est tout ce qu'il me reste. Il me prenne tout un par un, ami, amant, aventure, tous ils emportent avec eux un petit bout de moi. Et je me sens dépouillée alors je cherche à me remplir désespérément pour, toujours, avoir quelque chose à fournir chaque personne que je croise. Et je me précipite sur eux, leur tendant, offert cette partie de moi dont ils s'emparent s'en même s'en rendre compte, la glisse dans leur poche et l'oublie. Je suis quelqu'un de fragile de discret, d'ennuyeux, alors forcément, on m'oublie, vite, très vite pour ne pas se sentir trop sali par ce petit morceau de moi qui traîne au fond de votre poche. Mais vous n'y pouvez rien ! Je suis là en vous et vous êtes là, en moi !

     

    Inutile de le nier, inutile de faire semblant. J'ai laissé, je l'espère, une trace en vous. Mais toi ! Te rends tu comptes de l'importance que tu as pour moi. Est ce que tu te rends compte qu'au moindre de tes gestes I could be heroes ou au contraire tomber si bas que ma chute sera irrémédiable ? Te rends tu compte que quoi que tu fasses tu entraînera toujours un pan de ma vie avec toi ? Oui je suis fragile, sensible, hypersensible, allergique presque à l'affecte, la sympathie, l'empathie et autre émotions d’hépatites. Tu ne voies donc pas que je me sers de l'art comme d'une carapace, de nos amitiés d'un cocon protecteur ? Et toi, toi celui qui m'a aimé, celui qui a posé ces lèvres sur les miennes tu ne vois donc pas à quel point je tiens encore à toi tout en sachant que je n'en ai pas le droit ? Tu me trouves violente, mal éduqué, perverses, associable, renfermée, incompréhensible, flemmarde, hypocrite. Tu ne veux pas comprendre mes accès de colère, mes brusques coup de tête, mon soudain égoïsme ou encore cette manière que j'ai de tout claqué sur un simple coup de tête juste pour faire quelque chose de précis à un instant « t ».

     

    Mais c'est ma manière d'être, de vivre et je ne veux pas la changer comprend le. C'est grâce à ça que je vois des gens heureux et que je t'ai vu heureux. Alors oui, je le vis mal ce passage d'amoureux à amis puis à étrangers parce que oui, c'est ce qui se passe. Crois moi, je l'ai bien vu. C'est comme ça que tu me traites. Parce que c'est plus simple, pour toi, pour elle, celle d'après. « Va de l'avant » tu ne cesses de me dire. J'essaye, yes I try. Alors je me mens ; je crois en cette entité le temps, mais ai-je vraiment guérie d'une seule de mes ruptures ? L'ai-je un jour voulu ? Tu me dis oublie moi, seriously ? Tu penses vraiment que je t'ai oublié, que je ne pense plus à toi ? Are you kidding me ?!

     

    Tu as juste quitté mon esprit en croyant pouvoir sortir de ma tête. Mais tu ne peux pas ! Tu coules en moi, tu es le sang qui oxygène mes membres, mon cœur, mes bras. Vous êtes tous une bulle d'oxygène dans mon organisme. Pourquoi ne voulez vous pas comprendre ça ? Je me mens en permanence, je ne cesse de me dire, vous allez disparaître de ma vie. Mais comment puis-je un seul instant croire cela. Vous faites tous parti de moi. Oui, vous êtes mon sang, mais plus que ça, vous êtes ceux qui me font avancer, qui me permette de tenir la route à peu près. Je suis un putain de funambule, je vis comme je marche sur un fil insolente, indocile, mais le moindre de vos mouvements pourrait me faire tomber.

     

    Oui, au moindre battement de cil, je pourrais sombrer au plus profond de la noirceur, mais si j'en tire quelque chose, cela a toujours une utilité. Regarde mes œuvres, elles viennent de là. Et oui, je dis mes œuvres, et oui, j’emploie le mot artiste pour parler de mon métier et oui, je me considère comme faisant partie de la catégorie socio-professionnelle artistique de notre pays. Et oui, je t'emmerde parce que ça te fais chier ! Parce que pour toi, l'art c'est pas rentable et que donc ça ne devrait même pas exister. D'ailleurs, je ne devrais même pas être là, je coûte cher à la société. J'ai un suivi psychiatrique, je vais à l'hôpital tout les matins et j'en sors tout les soirs. Et tu veux savoir le pire ? On ne sait même pas ce que j'ai ! Je suis une souris de laboratoire sur laquel on teste des produits bizarres pour voir comment elle réagit. Et suivant sa réaction, on fait des déductions. Scouic, scouic ! Je sers la science et c'est ma joie !

     Brut !

    Mais qu'est ce que je peux faire d'autres ? Continuer me casser la gueule inexorablement ? Essayer de m'auto-médicamenter ? Avec des plantes, faire du yoga, de la relaxations ? Mais t'as cru qu'on était chez les nounours ? Tu as vu mon état sans tout cela ? Non ? Et ben, vaut mieux crois moi. Tu risquerais d'en faire des cauchemars la nuit, de ne plus réussir à dormir. D'ailleurs ouvre pas trop la porte de ton placard, ma folie, tu l'as aussi. Inutile de le nier Freud l'a dit : « Nous sommes tous névrosés. » Alors laisse moi à mes fantasmes tordus, mes peurs débiles, mes angoisses irraisonnées, et ma peur panique de l'abandon, de l'oppression, du suicide, de la maladie et de la dépression !

     

     

    Oui, je suis un être tordue, peut être malade, extrême et affreuse. Oui, j'assume pleinement cela et apprends à donner le change en tout circonstance. Oui, je suis peut être ce que tu appelles un monstre. Et oui, je vis sur la même planète que toi et je respire le même air que toi. Mais qui t'a dit que j'étais si différent que cela de toi ?


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