• Amour dual

    Lorsqu'on tombe amoureux, on subit une foule d'émotion généralement, sur le moment elles sont positives. "L'amour donne des ailes" comme on dit. Mais, chez moi, ces sentiments sont des pièges parfois violent.

    Lorsque que j'étais au début de mon diagnostique de bipolarité, je me suis trouvée face à une évidence : je n'arriverais pas toute seule. Alors, j'ai attaqué une phase de "consommation des corps". Je promenais mon spleen et ma mélancolie dans toute la ville passant d'un lieu à un autre, d'un flirt d'une soirée au suivant. J'étais Charles Baudelaire au féminin et je cherchais mon opium.

    Amour dual

    Et puis, j'ai commencé à aller mieux. Ça me paraissait improbable, mais les faits se trouvait devant moi. La clinique me proposait peu à peu d'espacer mes visites et je commençais à pouvoir reprendre mes cours. Et en février ça m'est tombé dessus. Rien n'aurait pu le prévoir et surtout rien ne m'attendait à ce qu'il dure à ce point. Un homme est tombé très, très amoureux de moi.

    Mais la bipolarité elle s'en fout de ça. Les sentiments, elle s'en tape. Tout ce qui compte c'est que la moindre variation va avoir des conséquences. Alors cet évènement fût chez moi un sentiment si fort que mon esprit partit en vrille et que je me retrouvais à nouveau sous des médicaments de plus en plus fort.

    La bipolarité, elle s'en tape que je puisse être délicieusement heureuse avec cette personne. Tout ce qu'elle est, c'est une chose tapit au fond de moi qui peut ressortir à n'importe qu'elle moment. Cette chose qui me prend à la gorge et me promène dans tous les sens. Haut, bas, haut, bas, haut... Et je n'ai pas mon mot à dire.

    Et lui, lui il reste là. Alors que j'ai le cœur en croix, la bouche ouverte et que je subis sans un cri, sans un mot. Alors que je connais déjà ma mort, je l'ai déjà croisé. Alors que je lui fais subir toutes mes crises. Alors que parfois sans prévenir, sans savoir pourquoi, je deviens irritable et insupportable. Alors que dans ces moments là je peux remettre chacune de ses paroles sans raison parfois juste dans le but de le faire souffrir.

    Amour dual

    Et lui, lui il reste là. Il me prends systématiquement dans ses bras malgré ce que je fais. Il me pardonne toujours, quoi qu'il se soit passé. Il reste avec moi et il cherche à comprendre, à me comprendre. Moi. Moi ce monstre d'égoïsme. Mais il reste toujours, il me prends dans ses bras et je lui en suis reconnaissante. Il sèche mes larmes, oublie les siennes juste pour être sûr que je vais bien. Il m'embrasse et me rassure de sa présence, de ses mots. Et je lui en serais toujours reconnaissante de réussir à faire ça.

    Ce qui me surprend chaque jour, c'est que cette relation dure et est solide. Je l'aime comme je sais faire, inconditionnellement, sans compromis, et monstrueusement fort. Mes sentiments pourraient déplacer des montagnes et il arrive à les encaisser sans bouger. Il arrive à me retenir lorsque je m'enfuis car je me fais peur. Il arrive à m'accueillir dans ses bras quelque soit l'instant lorsque je suis si perdue qu'il devient mon unique repère. Il est mon phare au milieu de ma tempête et il reste inébranlable. Et ses sentiments sont là, devant moi. Chaque jour je m'en étonne et pourtant, chaque jour il est là.

    Les éléments chimiques de mon esprit partent en sucette mais lui chaque jour, il m'aime.

    Amour dual

    J'éprouve un nombre de remords incalculables. Je sais qu'il n'est pas indifférent à tout cela. Mais qui pourrait l'être ? Mais même mes amis les plus proches ne subissent pas ce que je lui fais. Et le pire, c'est qu'il ne s'inquiète pas pour lui, mais pour moi. Je lui répète sans cesse que ce n'est pas sa faute. Il ne me rend pas dépressive, il ne me rend pas maniaque. Il ne peut rien y faire en tout cas pas plus qu'il ne le fait déjà. Et je me dis qu'un jour il ne pourra plus supporter cela et il partira. Cela me terrifie.

    Aussi chaque jour j'essaie de le protéger de moi même. J'y mets toutes mes forces, tout mon courage. Mais mes forces sont celles d'une mouche face à cela et le courage est balayé par les nouveaux médicaments du psychiatre. Le plus dur, c'est de me dire que cela sera toujours comme ça. Chaque jour devra être un combat pour réussir à conserver cette histoire, à ne pas la détruire trop vite.

     

    Mais pour lui, je pourrais tout faire, tout recommencer pour qu'il reste à mes cotés.

     

     


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